Histoire et légende...

Histoire

24 novembre 1248

Combe de Savoie. La terre tremble. Plusieurs millions de mètres cubes de rochers finissent par se détacher de la paroi (calcaire) du Mont-Granier (Mont Aspremont, avant la catastrophe) qui domine à 1933 mètres d’altitude. Ils engloutissent cinq paroisses : Cognin, Granier, Saint-André, Saint Péran et Vouray. Deux autres seront partiellement épargnées : Mûrs (Les Marches) et Myans. Un millier de victimes. Ce fut, vraisemblablement, l’un des plus grands cataclysmes connu, à cette période,  en Europe.
Période oblige : le Moyen-âge, cette catastrophe géologique sera considérée comme une punition divine.
Depuis et plus particulièrement vers 1970, des études et des thèses apporteront des explications scientifiques sur cet éboulement. Longtemps a été évoqué un séisme. Dans les années 1990, les chercheurs de l'Université de Savoie ont émis la thèse selon laquelle la nature même des roches du massif serait à l'origine de ce vaste glissement consécutif à  la chute d'une partie de la falaise calcaire.
 

La légende…

 
Celle que j’ai connue lors de mon enfance vécue à Myans.
 
1248, Saint-André. Lieu prospère de vignes, pommiers, pâturages, ruisseaux, forêts, cette paroisse (décanat) compte presque plus d’habitants que Chambéry. Des familles nobles règnent sur ce territoire. Le doyen s’appelle Jacques Bonivard. Il s’est fait une réputation de scélérat. Par entremises et calculs, il obtint du Pape, le prieuré du Granier, situé dans cette ville de Saint-André. Pour s’établir, il contraint, les moines, alors en place, à quitter leur domaine. Ceux-ci trouvent refuge dans la petite chapelle de Myans, à quelques kilomètres.
Pour célébrer sa victoire, le 24 novembre 1248, Bonivard convie les membres de sa famille et les nobles de Saint-André à une fête de débauche.
Durant la nuit, la colère divine ne tarde pas à se manifester. La terre tremble et
des pans du Mont-Granier se détachent et déferlent dans la plaine. Terrorisés, les moines se réunissent pour prier la Vierge Marie. 
Saint-André est rapidement engloutie sous les blocs de pierres. Dans leur progression, les rochers s’arrêtent aux pieds de la chapelle de Myans. "Les démons ne peuvent plus les pousser car la Vierge Marie protège les lieux et les moines en prière"...
 



Saint-André fut recouverte par les eaux et demeure depuis sous un lac. Certains jours, si l’on prête vraiment l’oreille, on peut entendre les cloches du prieuré…….
Miraculeusement sauvée de la catastrophe, la chapelle de  Myans  devient un lieu de ferveur
et de recueillement et demeure depuis le XVe siècle un lieu de pèlerinage.
Depuis, la falaise du Granier, se dresse tel un trône.
Depuis, les vignes, telles des remparts, semblent monter à l’assaut du Mont-Granier, comme si
elles voulaient le retenir de tout débordement.
 
Pour en savoir plus :
Sites internet :
 
Ouvrages :
L’éboulement du Granier et le sanctuaire de Myans. Actes du colloque de Myans : 5, 6 et 7 juin 1998. Académie de Savoie, 1999
 

Histoire des Marches. A l’ombre du Granier, chronique d’un village Savoyard. Ghislain Garlatti. Ed. La Fontaine de Siloé, 2006

Chronique d'en haut : Eboulement du Mont Granier : cliquez pour visionner la vidéo